Nous avons vu, jusqu’à présent, que l’existence d’une humanité future, véritablement humaine, est une obligation pour l’homme. La vie humaine a plus de valeur que sa disparition, notamment du fait de la capacité de l’homme à être responsable. Les dirigeants politiques, à qui s’adresse prioritairement Jonas, doivent donc permettre la présence d’hommes sur Terre dans un futur indéterminé. Le principe éthique auquel, en dernière instance, ils doivent confronter leurs décisions est énoncé à plusieurs reprises dans l’ouvrage majeur de Jonas. L’une des formulations possibles de ce principe est la suivante :
« jamais l’existence ou l’essence de l’homme dans son intégralité ne doivent être mises en jeu dans les paris de l’agir » (JONAS, Le principe…, op. cit., p.84. ).
Mais il peut encore être exprimé ainsi :
« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la Permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre » (idem, p.40.).
Ou bien encore :
« Inclus dans ton choix actuel l’intégrité future de l’homme comme objet secondaire de ton vouloir »(idem.). Nous en avons vu les fondements (biologiques et métaphysiques) auparavant.